La naissance de l’Aronde
la "Simca 9" répond en 1951 à la volonté d’Henri Pigozzi, le charismatique patron fondateur de Simca, d’affirmer son indépendance à l’égard de Fiat, dont la firme de Nanterre construit des répliques depuis sa naissance.
Attendue au salon de Genève en mars 1951, la simca 9 Aronde attendra le 31 mai pour être dévoilée. Nouveau cheval de bataille de la marque, elle va se substituer à la simca 8 1200, un modèle de transition lancé un an et demi plus tôt.
Si mécaniquement la nouveau-née emprunte beaucoup à sa devancière (même moteur mais porté à 45 ch et transmission identique), sa carrosserie monocoque est entièrement nouvelle.
Pour la première fois, une simca
ne partage aucun embouti commun avec une Fiat. L’Aronde s’avérera une
redoutable concurrente de la Peugeot 203, par rapport à laquelle elle
se révèle plus chère mais plus brillante.
Pour autant, son quatre cylindres est techniquement en retard sur le modèle de Sochaux à la culasse hémisphérique et au chemisage amovible.
Quelques centaines de voitures de pré-série sont vendues à des clients privilégiés à partir du printemps 1951.
(photo contre, modèle 1954)
La véritable commercialisation de la voiture commence en automne, quand elle est la vedette du stand simca du salon de Paris.
La carrière de l'aronde "Simca 9" va se poursuivre jusque 1958, avec des modifications plus ou moins importantes selon les années. 1954 : nouvelle face avant (exit la calandre en "chapeau de gendarme"), 1955 : roues plus petites et ligne"surbaissée".
La ligne "océane" est assez réussie; Elle apparaît pour les deux derniers millésimes de l'Aronde "classique"...
Ici, le coupé "Grand-large" affiche toutefois une silouhette encore "ramassée" avec une surface vitrée des plus mesurée...
Cette ligne "océane" prépare le profond restyling qui donnera naissance à celle qui va succéder à cette première génération d'Arondes: La P60.
Apparition de la" P60 " ...
En 1957, l'Aronde, qui souffle ses six bougies et ses 500 000 exemplaires, connaît toujours un grand succès commercial qui dépasse, de loin, celui de sa concurrente la 203 Peugeot.
Cela dit, gonflée à partir de coups médiatiques (records d'endurance, pseudo nouveau moteur, re-stylages fréquents, coups publicitaires, grosse pression sur réseau commercial, charisme de son P.D.G. Henri-Théodore Pigozzi), cette domination reste un peu artificielle par rapport à la bonne et solide réputation de sa rivale sochalienne.
Dès qu'elle n'est plus soutenue, l'Aronde se dégonfle vite, comme un soufflet froid. Bref, il faut tenir la pression, ce dont la 203 se fiche éperdument. Cette année-là, l'état-major de Simca se rend compte qu'il faut faire quelque chose. Agée seulement de six ans, malgré un semi-rajeunissement esthétique récent baptisée ligne Océane, aux formes plus tendues, l'Aronde " fait son âge " (1951 à 1958).
Se calquant sur la mode américaine d'alors, Pigozzi décide de changer encore de carrosserie.
Photo ci-contre : prototype de la P60...
Mais pas question de redessiner une nouvelle voiture de A à Z !
Pour réduire les frais d'investissement au maximum (car Simca, c'est son talon d'Achille, a toujours manqué dramatiquement de fonds propres), on projette de rajeunir assez profondément l'actuel modèle, sans toucher à la structure ni à la mécanique, modifiée, on s'en souvient, en 1955, lors de l'adoption du moteur flash qui était simplement l'ancien 1221 cm3 réalésé à 1290 cm'. C'est connu, chez Simca, on fait toujours du tout beau tout nouveau avec de l'ancien.
Et ça marche ! En septembre 1958, a lieu le lancement " pharaonique " de la P60
Celle-ci apparaît d'emblée plus élégante que sa devancière. le bureau d'études a redessiné autour des portes à la surface vitrée agrandie vers le bas, un pavillon aplati, nervuré et surbaissé, surmontant un nouveau pare-brise et lunette arrière panoramique, protégée par une visière, un capot plus plongeant et une nouvelle face avant et arrière au style inédit.
Que veut dire P60?...
Personnalisation des années 60!
Grâce à l'informatique, simplement appelée à l'époque mécanographie, consistant à la lecture d'un ruban perforé contenant tous les renseignements, il est possible, à partir d'un poste central, de choisir les teintes de carrosseries et coloris intérieurs qui peuvent ainsi évoluer d'un modèle à l'autre. Une innovation pour l'époque.
Pour ce faire, la construction de l'Aronde a nécessité un nouvel outillage et des chaînes plus imposantes qui ont été transférées à Poissy, l'usine Ford rachetée par Simca à la fin 1954. En effet, jusqu'à la fin de 1958, les Aronde sont fabriquées à Nanterre, l'usine originale de Simca où la place manquait dramatiquement. Comme on nourrit beaucoup d'ambition pour la P60, on décide donc de monopoliser Poissy.
A titre d'exemple, si chez Peugeot, le futur propriétaire d'une 203 doit limiter son choix à 3 ou 4 teintes et intérieur éternellement gris, chez Simca, c'est Byzance : A partir de huit teintes de base, la P60 propose l'embarras du choix entre... 25 versions, grâce aux diverses combinaisons bicolores entre le pavillon et reste de la carrosserie, d'inspiration encore une fois très américanisée ! A ces 25 coloris, rajoutez le choix entre la teinte de tissu pour les sièges, la Simcaradio, l'embrayage Simcamatic, les flancs blancs, le crochet de remorque. Secouez le tout; et vous obtiendrez un nombre de combinaisons bouleversant !
Officieusement, on évoque aussi le 'P' comme également... "Pigozzi", le charismatique et emblématique patron de Simca, père de l'Aronde...
Aux USA, il est depuis longtemps possible de choisir ses couleurs et ses options. En France, Simca, comme pour de nombreuses autres idées, a encore été le pionnier. Si en plus, vous vous imaginez le " cinéma " fait autour de cette innovation par Pigozzi, qui avait au moins autant de faire-savoir que de savoir-faire et vous imaginerez mieux, 35 ans après, le lancement de la P60 au Salon de Paris d'octobre 58.
Le chiffre '60' signifie donc que cette auto est censée ainsi annoncer la nouvelle décennie automobile...
En photo ci-contre, le coupé (ici en finition "monaco", soit l'équivalent de la berline Montléry) reconnaissable à ses clignotants avant rectangulaires. Ils ne passeront pas le cap du millésime 1961...
La P60 est plus belle, plus racée. Elle paraît plus grande que sa devancière. En réalité, elle n'est guère plus spacieuse. Sa surface vitrée généreuse lui offre en revanche une visibilité en net progrès.
Le millésime 61 voit apparaitre les moteurs "rush", 5 paliers, dotés d'un épurateur d'huile centrifuge, et d'une puissance légèrement supérieure dans chaque version. Les présentations ont lieu en Août 1960.
Les modèles 61 sont esthétiquement plus sobres. Les larges bandes latérales argentées ou dorées ont disparu au profit d'une plus fine baguette, du style de l'étoile, mais rectiligne et identique pour tous les modèles. La palette de couleurs se simplifie également. Un retour à la sobriété dans lequel le succés commercial de l'étoile six n'est pas étranger; En effet, c'est elle qui tire désormais les ventes! Au point qu'on a même lancée une version 1300 "étoile 7", dotée du moteur de l'Elysée l'année précédente.
En résumé, ce restylage profond et réussi aura permis à l'Aronde de survivre encore
quelques années avant la vraie relève que constituera les simca
1300-1500...
Sans grands changements sur le plan de la structure ni de la base mécanique, la P60 rencontrera même un beau succés commercial pendant 4 années, avant de finir par accuser son âge face à l'apparition progressives de rivales plus modernes (Ford Anglia, puis "12M", Fiat 1300, Renault 8, etc...)
Les derniers modèles sortiront des chaînes de Poissy en 1963.
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Blog général : http://simca80.typepad.fr/simcaland/
françois GRENIER.
super blog et belle simca moi je posede une 1308 gt une horizon premium une 1301 gl 67 une1000 r2 que je restore doucement et une 1301special de 1970 1 er main .
Rédigé par : charlet | 21 septembre 2007 à 06:34
je viens de parcourir ce site bravo beau travail, mais rien sur la TAGORA, un tantinet réticent ?
c'est une boutade bien sur!!!
Rédigé par : gronnier | 28 mai 2007 à 10:39