Les "Chrysler 160, 180 et 1610 - "2 litres"...
A l’époque de leur sortie en 1971, ces
voitures sont simplement appelées "Chrysler".
Le terme "Simca" est omis. Sur les prospectus ne figure en grosses lettres que le mot "Chrysler", et il faut bien chercher pour trouver trace du mot "Simca".
Pourtant, il s’agit bien-là d’une
Simca, conçue en France pour la mécanique, bien que
dessinée chez Rootes, filiale du groupe en Angleterre. Le style est d’inspiration
américaine et participe au charme du modèle.
Sur les tout-premiers modèles, comme pour embrouiller les esprits, on peut lire d’ailleurs, au centre du volant l’inscription ‘’Société des Automobiles Simca’’. Et vraisemblablement, ce flou n'a pas dû faciliter la tâche des vendeurs pour expliquer à leur clientèle qu'elle achetait bien une Simca, donc une voiture française.
Le plus étonnant, c’est que tout au long
de la vie de l’auto qui sera assez longue (10 ans),
aucune politique d’évolution ne viendra épauler ses
ventes, somme toute, moyennes.
Côté moteur, elle n’a certes pas
besoin d'être améliorée tant elle est moderne à son lancement. Par
contre, aucun effort ne sera fait pour améliorer son
équipement et là c'est vraiment dommage.
Alors que les Simca 1308-1309, modèles de gamme inférieure, paradent avec leurs vitres teintées électriques, leur condamnation centralisée, voyant de frein à main, etc... Cette négligence et cette absence de promotion donnent l'impression que cette voiture a été délibérément sacrifiée.
Le lancement des Chrysler 160 et 180...
A la fin des années 60, le haut de
gamme Simca est représentée par le couple 1301 1501. L’ambition de Simca est
de proposer un modèle plus cossu, plus puissant et sûrement plus moderne.
De conception classique, les Chrysler 160 et 180 arborent un tout nouveau moteur moderne 4 cylindres en ligne à arbre à cames en tête. La concurrence française, elle, se débat à coups d’arbres à cames latéraux. C’est d’ailleurs le premier moteur chez Simca ayant cette architecture, et aussi le dernier. Ce moteur robuste et performant a été taillé pour la course. Le magazine "L'Automobile" écrivait même "moteur largement surdimensionné".
La 160 est une 9CV fiscaux. Son moteur 1639 cm3 développe 80 cv Din. Sa vitesse maxi est de 157 Km/h. La 180 (10 CV fiscaux) dispose d'un moteur 1812 cm3 de 97 cv Din (100 cv dès 1973) et atteint
171 Km/h. Soit des performances enviables pour l’époque.
L'éphémère 160 GT reçoit le moteur de 180 et l'équipement de la 160.
Les Chrysler étaient équipées de freins à disques à l’avant, et même à l’arrière pour la 180, ce qui n’était pas si fréquent au début des années 70 : un freinage sécurisant et sans reproche pour les deux modèles.
La transmission se fait aux roues arrières par l’intermédiaire d’une boîte 4 vitesses (ou automatique en option), d’un bon gros pont aussi robuste que rigide, le tout suspendu par des ressorts (pas des lames quand même), donnant un comportement débonnaire mais jamais vachard.
La Chrysler est assez sensible au vent latéral. L'adoption dès 1973 de roues de 14 pouces (au lieu de 13) améliore sensiblement la stabilité. Avec un train avant de type Mc Pherson et d’une direction à crémaillère, la tenue de route se révèle saine, et affectée d'un rassurant sous virage à la décélération.
La Chrysler "2 litres automatique"...
Début 1973 la
firme lance un nouveau modèle 2
litres. Elle n'est livrable qu'en boîte automatique.
Son moteur,
réalésé à 1981 cm3 développait la
coquette puissance de
110 CV DIN, lui conférant des performances (171 Km/h)
identiques à celles de la 180 à boîte
mécanique.
L’aspect de l’auto est modifié par
l’adoption de jantes de 14 pouces, équipées de
magnifiques enjoliveurs du plus pur style US. Le toit en vinyl de
série parachève le "look" américain.
Deux
projecteurs longue-portée encastrés dans la calandre
classent la 2 litres automatique dans les grandes routières ;
ce statut est confirmé par les performances, le confort et la
douceur de la boîte de vitesse automatique d’origine
américaine.
La Chrysler n'est pas une voiture très lourde. A peine plus de 1100 kgs sur la balance. Même en boîte automatique, ses 110 cv Din s'expriment facilement. Sa vitesse de pointe est honorable et ses reprises surprennent.
Millésime 77 : nouvelles appellations...
Pour le millésime 77, les Chrysler
sont désormais construites en Espagne, dans l'usine Barreiros, propriété du groupe Chrysler. Elles prennent de nouvelles appellations.
La 1609 remplace la 160, équipée d’un carburateur double corps (90 CV), mais elle n'est plus commercialisée en France et ne poursuit sa carrière qu'à l'exportation.
La 1610 remplace la 180. Elle reprend l'équipement de la 2 litres :
éclairage à iode, projecteur longue portée,
intérieur tout velours, toit vinyl, et garnissage
chromé de montant vertical entre portières.
La 2 litres ne change pas de nom, mais l’intérieur de cette nouvelle série, tout en velours, est vraiment de grande classe.
Le pré-équipement radio comprend un poste (en option), une antenne de pavillon, 2 haut-parleurs Av/Ar, une commande de balance (en option sur 1610).
Le logo Simca apparaît sur la malle
arrière. En revanche, c'est le "pentastar" Chrysler qui remplace les
logos "160", "180" ou "2L" de la calandre. Côté mécanique,
adoption d’un allumage
électronique sans rupteur (avec capteur à effet Hall),
et sans entretien.
Le 10 août 1978 Chrysler vends sa filiale Simca au groupe PSA.
Talbot, qui était la propriété de Simca depuis une vingtaine d'années, représentait le luxe et les performances, mais probablement pas grand chose dans l'esprit de la clientèle.
Il aurait été largement préférable que Peugeot conserve l'appellation "Simca", seule, comme il a fait pour Citroën.
Désormais, notre modèle s'appelle "Talbot Simca
2L/1610", tandis que les inscriptions "Chrysler" persistent sur le tableau
de bord, sur le macaron de custode, et même sur les
dépliants publicitaires de 1979, de même que le
pentastar (symbole de Chrysler) au centre de la calandre.
Décidément, on pouvait difficilement faire pire pour embrouiller la clientèle et galvauder l'image de cette voiture. Celle-ci détient un record mondial :
celui des changements de noms !
Les millésimes 79 et 80 verront
apparaître un timide "restyling" des Chrysler :
Pour cette fin de carrière, leurs fines baguettes latérales chromées disparaissent et font place (à l'image de la concurrente de Sochaux, la Peugeot 504) à des baguette collées, dont le centre est une large bande en caoutchouc noir.
La calandre ne possède plus que 2 lignes chromées. Les enjoliveurs de roue sont remplacés par des modèles simplifiés.
Les phares additionnels longues-portées demeurent. Ci-contre, il sont protégés par une housse noire. (Il s'agit sur cette photo de la Chrysler 2 litres automatique d'avril 1980 de mes parents...)
Pour les deux derniers millésimes, la 1610 à boîte manuelle est enfin équipée du moteur 2 litres. Elle
ne
possédera pas pour autant le logo ‘’2L’’ de custode, et ne
s'appellera pas "1611" malgré ses 11 cv fiscaux.
Avec sa
boîte mécanique, ses 1100 kgs et ses 110 cv din (soit 79 kW) et son couple de 16,3 da N à 3400 trs/minutes, c’est le
modèle le plus performant de toute la gamme "Chrysler". Ses performances (180 Km/h chrono, 0 à 100 km/heure : 10,3 secondes, km départ arrété : 32,9 secondes, poids tractable 1200 kgs, etc...) ne sont
pas ridicules encore aujourd’hui.
Cette version, hélas, a
été très peu diffusée. C'est justement ce modèle que je possède
depuis peu. La mienne est brun Maracas avec toit en vinyl crème... Elle est en cours de restauration totale :
... Désabillage, sablage sous-bassement pour application Dinitrol, injection de cire dans les corps creux, remplacement de la tole à quelaques rares endroits corrodés, peinture neuve multi-couches...
Rendez-vous bientôt pour les premières photos de Miss Chrysler "tirée à quatre épingles"...
François GRENIER
Mon blog : http://simca80.typepad.fr/simcaland/
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email : [email protected]
Tanta gioia a voi in anno fino a venire.
Rédigé par : Cheap Air Jordan For Sale | 25 décembre 2010 à 07:55