Ségolène, ou le changement tranquille...
Ségolène est désormais en position de force. A mon sens, elle devrait être avantagée dans la course à l’Élysée par plusieurs choses.
Tout d’abord, la difficulté pour Sarko de trouver la distance par rapport à elle.
Tout d'abord parce que c‘est une femme.
Ensuite, parce qu’elle incarne un changement tranquille.
Enfin, parce que sa supposée « incompétence » qu’a décriée inlassablement par DSK pendant toute la primaire au PS, a fini par la renforcer!
Je m’en explique…
C’est une femme :
Les français en ont raz le bol. C’est clair. D’où une prime au changement. Ils ne croient plus au miracle et beaucoup d’entre eux ont même parfois compris qu’il n’y avait plus de véritable enjeu pour 2007, tant les affaires se décident aujourd’hui - malheureusement ! - ailleurs qu’à Paris. Donc, le changement ne peut surtout affecter que la forme, et non le fond. Sur ce point, le fait qu’une femme puisse être élue pour la première fois de l’Histoire à la présidence de la république française offre une perspective alléchante.
Elle est socialiste : d’où un changement perçu aisément comme tranquille, au regard de l’aventure que peut représenter pour beaucoup de français l’accession de Sarkozy la Présidence française. Elle aime rappeler la victoire de Mitterrand en 1981 dont le slogan était, souvenez vous, « La Force Tranquille »…Même si cette victoire de 1981 était un véritable bouleversement politique!
Enfin, elle n’est pas perçue comme une technocrate… Elle a pourtant réussi Sciences Pô et l’ENA, mais elle apparaît davantage comme une brave mère de famille un peu naïve.
Ne nous y trompons pas, ce n’est pas un handicap, mais un réel atout!! Les français ont raz le bol des technocrates savants. Les promesses de ces politiciens « à tête d’ampoule » style Giscard, DSK, Juppé (et bien d’autres…) ont cessé d’emballer les foules, car bien au contraire ils ont reçu le désaveu cinglant des ravages de la mondialisation : recul du pouvoir d’achat, délocalisations galopantes, déficits commerciaux, déficits et endettements publics, la Sécu gravement malade etc.… Donc le fait d’être perçu comme quelque un de pragmatique, proche des gens, et non pas un « expert » de la trempe de ceux qui nous ont conduit dans l’impasse, c’est une vraie chance pour Ségolène!
Pour au moins ces trois grandes raisons, sans parler du fait que l’UMP qui n’a pas fini de régler ses comptes vient de prendre un sacré coup de vieux en matière de désignation démocratique de son candidat, les prochains mois de campagne risquent fort d’être difficiles pour Sarko…
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