Une vraie "surdouée" cette auto ! ...
Les simca "1307-1308" ont été lancés en septembre 1975 à Juin 1979. (le millésime 1980 donnera naissance à la talbot-simca "1510", en fait une "série 2" restylée... A laquelle est venue se joindre un version tri-corps dès 1981, baptisée "Solara"...)
Après avoir obtenu le prix AFPA de la sécurité, Il s'agit du premier modèle de la marque a avoir reçu le titre envié de
«voiture de l’année», en 1976. En effet, cette auto s'est imposée avec 185 points notamment devant la BMW 316-320 (136 pts), la Renault 30 TS (102 pts) et la peugeot 604 (70 pts)...
Ce trophée de "voiture de l'année" créé en 1963 et décerné par un jury de 49 journalistes européens (15 pays) de la presse spécialisée, est la plus haute récompense du monde automobile. Dans ses comentaires, le jury a insisté sur l'homogénéité de la voiture, son caractère raisonnable, sa fonctionalité et ses vertus économiques.
Deux ans plus tard, sa petite sœur, la simca «
Horizon » lui emboîtera le pas et obtiendra à son tour ce titre décerné par la
presse automobile européenne.
Successivement, plusieurs pays accordèrent aux SIMCA 1307 et 1308 leur
prix d'excellence. Le Danemark les couronna, à son tour, "Voiture de
l'année 1976" et la Belgique "Voiture du Salon de Bruxelles". Puis, la
Norvège, la Finlande et la Suède leur donnèrent le titre de "Voiture
Nordique de l'année".
La 1308 GT a également été sacrée en Juin 1976 par la presse et les experts européens «championne d’Europe» devant la Renault 20 (pourtant plus grande et plus puissante).
La mienne a vu le jour en en janvier 1976.
C'est une "1308 GT". C'est à dire le modèle "haut de gamme".
Son aspect extérieur ressemble à
la «1307 » dont elle ne se distingue en fait que par le moteur 1442 cm3 de 85 cv DIN et «8cv»
fiscaux...
et un équipement plus complet :
vitres teintées, électriques,
équipement radio origine, lave-phares, sellerie velours...
Ma 1308 est strictement d’origine.
Elle ne
totalise que 39.800 kilomètres…
Sa robe «vert Adriatique » ne comporte
aucune trace de corrosion, ce qui est extrêmement rare sur ce modèle.
En effet, les 1307/1308 ont connu un succès immense dès leur lancement,
fin 1975. La capacité de production était de 800 véhicules par jour,
alors que les commandes pleuvaient, fin 1976, au rythme effréné de 1200
par jour!
Dans le même temps, le groupe Chrysler,
propriétaire de simca, connaissait les pires difficultés financières
aux USA. Comme sa filiale française (Simca-Chrysler) se portait bien,
il était sur le point de la vendre à PSA … Le but de Chrysler étant de
doper les ventes par tous les moyens, afin d’augmenter la valeur de sa
filiale, la plupart des modèles construits fin 1976 et début 1977 ne
respectaient plus le cahier des charges, notamment pour ce qui concernait le programme anti-corrosion. Ce modèle devait justement bénéficier d'un traitement ultra-moderne par "électrophorèse"...
Mais à partir de la fin 1976, nombreux étaient les modèles qui passaient au-dessus du bain sans avoir le temps de tremper dedans !
Cet épisode tragique, à un moment où les 1307/1308 avaient suscité un
réel engouement commercial, va ternir l’image de simca …Et
sera en grande partie responsable de la perte de la marque dans les années qui suivirent...
Seuls les premiers exemplaires construits (et aussi les tous derniers,
sous l’ère PSA, fin 1979…) l’ont été soigneusement, dans le strict
respect du cahier des charges et avec de la tôle de bonne qualité.
Ma
1308GT est l’un de ces chanceux exemplaires.
De surcroît, elle a
appartenu avant moi à un seul propriétaire, qui était Colonel de
Gendarmerie sur Toulouse… Elle a eu un traitement de faveur toute sa
vie ; Pourrie adulée au service entretien de la gendarmerie, au sec en
permanence, elle a davantage connu l’eau de lavage que l’eau de pluie!
Tout cela qui lui permet aujourd’hui d’offrir un sourire serein de
première communiante…
Elle a effectué un pèlerinage sur son lieu de
naissance, qui a duré 3 semaines en mars 2006. Elle a été exposée
en vitrine du musée de la « Caapy » dédié aux véhicules construits à
Poissy, dans l’extension de l’usine (aujourd’hui PSA) de Carrières-sous-Poissy…
Les photos ci-jointes y ont été prises… Dans l’état de conservation hors norme qui la caractérise, sa valeur peut-être estimée à 5000€, qui est la somme pour laquelle elle a été assurée par le musée d’exposition.
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