CONTADOR sera à n'en pas douter sacré vainqueur du Tour de France 2009 demain aux Champs Elysées. Une fois de plus, nos champions hexagonaux - lesquels il est vrai ne peuvent être soupçonnés de se doper tant ils sont contrôlés en permanence par nos instances nationales si pointilleuses envers nos propres coureurs... - sont écartés des premières places. Le premier français (Christophe LE MEVEL) pointe péniblement à la 10ème place! ...
Après ses raids ébouriffants en haute montagne, voilà que le Roi CONTADOR s'est projeté devant les meilleurs rouleurs du monde dans un contre-la-montre. Mais en remportant vendredi 23 juillet le chrono d'Annecy, il n'a pas seulement consolidé son maillot jaune. Il a surtout amplifié la controverse sur ses performances.
Des interrogations soulevées originellement par Greg LEMOND. Dans sa chronique publiée dans Le Monde du 24 juillet, le triple vainqueur de la Grande Boucle a en effet estimé qu'"il y a quelque chose qui cloche". L'ancien coureur américain se fondait notamment sur une étude réalisée par l'ex-entraîneur de l'équipe Festina Antoine Vayer et publiée dans Libération, selon laquelle l'Espagnol aurait eu besoin, dimanche, d'une VO2 max (consommation maximale d'oxygène) de 99,5ml/mn/kg pour accomplir sa performance dans l'ascension de Verbier : "Un chiffre qui n'a jamais été atteint par aucun athlète, dans aucun sport". Et d'inviter l'Espagnol à révéler "sa réelle référence en matière de VO2 max".
LE MALAISE EST PALPABLE
La question lui a été posée. En vain. Interrogé vendredi par Le Monde sur les propos de Greg LEMOND lors de la conférence de presse d'après-course, Alberto Contador a préféré esquiver: "On ne répond pas sur ce sujet", a lancé son traducteur. La question lui a été reposée, dans un silence glacial cette fois, en lui demandant de préciser sa VO2 max: "Otra pregunta ", a répondu du tac au tac le coureur d'Astana. Nouvelle relance, même réponse. Impossible de l'interroger de nouveau, l'Espagnol préférant quitter la salle.
Dans le peloton, le malaise est palpable. "Je ne m'occupe que de mes coureurs", préfère lancer un directeur sportif. "Par rapport à tout ce qu'il a montré depuis trois ans, c'est peut-être logique. Mais je dois avouer franchement que je ne sais plus", lance un cadre d'une autre formation.
"Si vous mettez le Contador d'aujourd'hui dans la même course que l'ARMSTRONG qui a gagné sept Tours, l'Espagnol largue l'Américain", explique Frédéric GRAPPE, maître de conférences à l'université de Besançon et entraîneur de l'équipe La Française des jeux. "Il réalise des performances d'un niveau jamais vu. Après, c'est peut-être un athlète tout à fait exceptionnel." Et d'ajouter que lors de l'étape menant au Grand-Bornand, jeudi, "l'écart de performance entre CONTADOR et SASTRE, le vainqueur du Tour 2008, a atteint 12%."
Autant d'interrogations dont l'Espagnol n'a cure. Depuis ses débuts, sa carrière a de toute façon toujours été jalonnée par le doute. A cause de ses équipes d'abord : celles de Manolo SAIZ, pris en flagrant délit d'achat de produits dopants, puis celles de Johan BRUYNEEL l'homme qui a dirigé Lance ARMSTRONG lors de ses sept Tours victorieux. A cause de ses performances aussi, comme sur la Grande Boucle 2007 où il était le seul à pouvoir suivre le Danois Michael RASMUSSEN, suspendu depuis pour avoir joué à cache-cache avec les contrôleurs antidopage. A cause enfin de documents saisis en 2006 dans l'appartement du médecin espagnol Eufemiano FUENTES, à l'origine de l'un des plus grands scandales de dopage de l'histoire, où apparaissaient le nom d'Alberto Contador ou ses initiales "A. C." ...
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