Mettez vous à la place de vos clients!...
Les exploitants de salles de cinéma ne sont pas contents. Ils ont manifestés leur grogne ce mercredi, jour de sortie des films, en éteignant symboliquement leurs enseignes une heure durant, rappelant au gouvernement sa promesse de « rééquilibrage économique » en faveur des salles de cinéma, après avoir ramené l’exclusivité des films dans les salles de six à quatre mois. En contrepartie, les films devaient coûter moins cher aux exploitants, ce qui n'est toujours pas le cas.
Donc, emboîtant le pas à beaucoup d’autres, les exploitants
de salles de cinéma se plaignent de leur sort. Il est vrai qu'en France, la baisse de fréquentation des salles de cinéma est sensible. Pour les six premiers mois de l'année 2009, la
perte se chiffre à plus de 4 millions d’entrées tandis que la part de marché des
films français a chuté de 54% à 40%.
Cela m’inspire deux réflexions.
Tout d’abord, s’il existe
aujourd'hui tout un tas de combines, par le biais des comités
d’entreprises (tout le monde n'en a pas!), de ristournes et
d'abonnements divers, pour obtenir des lots de billets à prix réduit,
le prix normal des
places de cinéma, payées individuellement au guichet, reste à mon avis bien trop élevé. Surtout en période de
crise. Or, la motivation d’aller voir un film est souvent spontanée et se
prépare rarement plusieurs semaines à l’avance. Pour une
grande majorité de la population, le prix du billet reste
donc assez dissuasif, et les salles de cinéma ne pourront plus durablement propérer avec leurs seuls "quasi-abonnés".
Ensuite, aller au cinéma doit rester un plaisir, et non une corvée. Les exploitants devraient être "au petit soin" de leurs clients. Or, il est stupéfiant de constater que si la fréquentation des salles est en baisse, il n’en est pas de même pour les files d’attentes devant les guichets qui elles se portent toujours aussi bien !... Et lorsqu’on aperçoit trois membres du personnel, visiblement peu stressés, discuter derrière la vitre pour un seul guichet ouvert, déjà pas bien violent lui-même, pendant que la file n'avance pas, tandis que l'heure tourne et que le fim espéré va bientôt commencer... Le constat est d’autant plus amère.
Le cinéma français est malade. En dehors de quelques rares exceptions, comme le raz de marée de « bienvenue chez les chtis », l’immense majorité des français n’y mettent plus jamais les pieds, tout simplement.
Alors, Messieurs les exploitants de salles, vous êtes en droit de vous plaindre, biensûr. Mais vous pourriez peut-être parfois aussi vous remettre en cause, en vous mettant simplement à la place de vos clients.
François GRENIER
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