Le déni de démocratie
Revenons un peu en arrière: Le 29 mai 2005, le "non" au Traité constitutionnel européen l’emporte en France (suivi également par un « NON » massif en Hollande) avec 55 % des voix!
Cela aurait dû provoquer un grand coup d’arrêt au projet de constitution en cours.
Bien sûr, nos "vertueux" politiciens aux affaires ne pouvaient en rester là!… Comme ils ne pouvaient pas admettre que, de façon très claire et sans appel, les français s’étaient ainsi massivement exprimés contre la construction européenne en cours. Au moins contre « CETTE EUROPE LA »…
Au moins, avec Ségolène ROYAL, aurait-on eu droit à un second référendum!… Mais pas avec Sarkozy!
Sarkozy à peine élu n’a pas hésité à opérer un coup de force contre la démocratie.
Au niveau européen, la rédaction du mini-traité a d’une part offert le spectacle d’une négociation à huis clos, sans aucune intervention des populations.
Ensuite, la tentative en 2005 de faire avaliser par les peuples la « Constitution Européenne» (préparée par Giscard et quelques acolytes européistes), on ne s‘y est pas risqué une seconde fois.
Quitte à s’asseoir sur le suffrage universel, et sur le principe sacré que, une fois le Peuple s’étant clairement exprimé, seul le Peuple lui-même ne pouvait revenir sur sa décision. Rappelons que le Parlement n’en est que l’émanation, mandaté par le Peuple pour régler en son nom la législation, et en aucun ça une autorité souveraine et supérieure à lui-même!…
Qu’à cela ne tienne! … C’est donc le recours à la voie parlementaire qui a été choisi, dans un pays où l’absence totale de proportionnelle produit un très fort décalage entre la population et sa représentation. Ce qui constituait déjà un véritable scandale, un déni de démocratie.
Le traité constitutionnel ayant été ainsi (sandaleusement) ratifié, il a donc débouché ces dernières heures sur la désignation du "Président" de l'Europe...
Les Européens déçus par leur nouveau président
Une Europe qui « atteint le fond », un président « fade », une « caricature » : la nomination du Belge Herman Van Rompuy à la tête du Conseil européen a déclenché vendredi un flot de critiques.
« Quel numéro de téléphone pour appeler l’Europe ? », avait lancé dans les années 1970 le secrétaire d’Etat américain Henry Kissinger. Apparemment, la réponse n’est guère plus évidente après la désignation par les 27 du Belge Herman Van Rompuy comme président du Conseil européen.
A la question de savoir qui Barack Obama devrait appeler en cas de besoin, les principaux dirigeants européens ont répondu jeudi soir… par un long silence embarrassé. « J’attends avec impatience le premier coup de fil », a fini par lancer le Premier ministre belge en souriant.
La désignation à la tête de l’UE de deux parfaits inconnus pour la population européenne a été accueillie avec consternation hier par une bonne partie de la presse européenne et de la classe politique française.
« L’Europe a atteint le fond », en nommant « un président du Conseil fade et une haute représentante insignifiante », a tonné le chef de file des députés écologistes européens, Daniel Cohn-Bendit. Déçu également, l’ancien président Valéry Giscard d’Estaing, qui attendait un « George Washington européen ».
Avec Herman Van Rompuy, flanqué de la Britannique Catherine Ashton au poste de haut représentant pour les Affaires étrangères, « Nicolas Sarkozy, Angela Merkel ou Gordon Brown vont pouvoir continuer à donner le ton en Europe », résumait un haut fonctionnaire européen.
Le Premier ministre belge « a été choisi pour ne faire d’ombre à personne », a acccusé le président du Modem, François Bayrou.
« Quant à l’idée de confier la diplomatie de l’Europe à l’Angleterre, c’est-à-dire à un pays qui ne veut de diplomatie européenne en aucun cas, là on est dans la caricature », s’est indigné l’ancien Premier ministre (PS) Michel Rocard.
Une baronne à la tête de la diplomatie européenne...
Quasi inconnue dans son propre pays, raillée pour son manque d’expérience internationale, la Britannique Catherine Ashton, nouveau visage de la diplomatie européenne, a promis hier de prouver qu’elle était « la meilleure » pour ce poste. « Jugez-moi sur ce que je ferai », a lancé la baronne « Cathy » Ashton of Upholland, 53 ans.
Celle qui dirigeait les services de santé d’un comté anglais il y a dix ans encore, avant d’occuper plusieurs secrétariats d’Etat, va s’attaquer dans quelques jours à des dossiers aussi brûlants que le nucléaire iranien ou l’Afghanistan.
En 2007, elle avait été nommée Leader (présidente) de la Chambre des lords britannique par Gordon Brown. Déjà certains observateurs avaient haussé les sourcils sur le mode : « Qui est-elle ? »
A ce poste, elle avait activement œuvré pour la ratification du traité de Lisbonne. Un an plus tard, elle était envoyée à Bruxelles, afin de succéder à Peter Mandelson au poste de commissaire européen au Commerce.
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