Au départ, cette querelle familiale a pour enjeu l'un des grands patrimoines industriels français.
Héritière du groupe L'Oréal, Liliane Bétencourt
est à 87 ans à la tête d'une fortune colossale et depuis 2001, elle semble
avoir déjà couvert de dons et de cadeaux, pour près d'un milliard d'euros, le
photographe François-Marie Banier dont elle s'est entichée et contre lequel
Françoise Bétencourt a fini par entamer en 2007 une procédure pour "abus
de faiblesse", de crainte que l'héritage familial ne finisse dilapidé. Les
sommes évoquées sont étourdissantes pour un procès se tiendra du 1er au 6
juillet 2010, à l'occasion duquel Françoise Bétencourt compte désormais obtenir
la mise sous tutelle de sa mère.
Au cours de l'enquête menée par le juge Philippe Courroye, le personnel
de maison a été entendu par la police et des "enregistrements
clandestins" versés au dossier témoigneraient de la faiblesse de Mme
Bétencourt et de "l'emprise psychologique" du photographe envers
elle.
Plus inattendus, des soupçons de fraude fiscale et de collusion avec le pouvoir
politique en place retiennent désormais l'attention de journalistes qui ont eu
accès aux bandes! A plusieurs reprises, sur les enregistrements dont le site
Mediapart a publié des extraits, Patrice de Maistre, l'homme de confiance de
l'héritière, qui gère sa fortune, fait allusion au ministre Eric Woerth,
qualifié d' "ami" et évoque également son épouse, employée depuis
2007 par la holding qui gère les actifs de Liliane Bettencourt.
Mais les bandes livreraient bien d'autres informations... Des pressions
politiques au plus haut niveau sur la procédure en cours y seraient évoquées,
tandis qu' on y entendrait Patrice de Maistre faire signer à Liliane
Bettencourt trois chèques de dons, à la campagne de Valérie Pécresse en
Ile-de-France, mais aussi à Nicolas Sarkozy et à Eric Woerth, qui cumule alors
ses fonctions de ministre du budget avec celles de trésorier de l'UMP...
Dès lors, si ces soupçons s'avéraient fondés, cette affaire ne pourrait-elle
pas prendre décidément une toute autre allure?...
François GRENIER
Dès lors, si ces soupçons s'avéraient fondés, cette affaire ne pourrait-elle pas prendre décidément une toute autre allure?...
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