POURRISSEMENT DE SITUATION... ou la POLITIQUE DE L'AUTRUCHE
Les affaires et scandales se succèdent autour du gouvernement, plus embarrassantes et insupportables les unes que les autres... Cependant, tout indique que pour le clan Sarkozy, toute démission serait reconnaître qu'il y a eu fautes... Alors on vient de lancer un concept inédit: celui du "remaniement programmé" ! ...
D’une part, c'est tenter d’ignorer que, dans une tel climat politique intenable, ne rien faire constitue un risque de pourrissement de la situation.
Par ailleurs, nier certaines évidences c’est prendre les français pour des imbéciles. Par exemple, sur l’affaire Woerth, les derniers sondages indiquent clairement que les français la jugent préoccupante. C’est vrai que dans ces mêmes sondages, les français ne réclament pas encore majoritairement la démission du ministre, mais il est dommage que l'on ait pas posé la question de la démission de Mr Woerth de son poste de trésorier de l'UMP, car là sans doute la réponse aurait-elle été beaucoup plus marquée.
En effet, contrairement aux allégations de l'Élysée, si cette affaire met en lumière non pas un, mais bien plusieurs conflits d'intérêts potentiels. Sans préjuger de ce qu’a pu faire ou ne pas faire l’intéressé, le conflit entre sa fonction de ministre et de Trésorier du principal parti politique, en charge des affaires du pays, est évidente. Il serait même souhaitable que les règles de « bonne gouvernance » politique soient désormais modifiées en conséquence; en clair interdire le cumul entre les fonctions ministérielles et celle de trésorier ou de dirigeant d’un parti politique.
Officiellement, on sait que les dons (au monde politique) des « personnes morales » que sont les entreprises elles-mêmes sont désormais interdits. Or, il faut savoir qu’en 2007, dans le compte de campagne des candidats à l’élection présidentielle, les dons des « personnes physiques », individuellement plafonnés à 7500€, et dont tout le monde le sait bien qu’ils émanent en fait des personnes les plus fortunées, ont représenté pour l’UMP de plus de 10 Millions d’Euros, quand ces mêmes dons totalisaient moins de 800.000 € pour la gauche... Dés lors, on comprend mieux pourquoi le sujet est ultra sensible aujourd’hui.
Enfin, on comprend bien pourquoi, en pleine crise économique et à l’aube d’une cure de sacrifices et rigueur pour les français, ces derniers ont du mal à avaler les cigares de Mr Blanc ou les cumuls honteux de rémunérations de certains de ses collègues...
Alors, renvoyer aux calendes grecques le désormais nécessaire remaniement gouvernemental est une décision tout aussi incompréhensible et insupportable que ce que l‘on reproche aux intéressés... Sarkozy, là encore, aurait été bien mieux avisé de crever l’abcès maintenant plutôt que de laisser envenimer les choses pendants les semaines ou mois à venir. Veut-il rester maître du temps? En pleine tourmente mondiale, il risque plutôt de donner l’image d’un pouvoir aux abois, qui a perdu sa boussole et ne sait plus du tout où il entraîne le pays.
François GRENIER
Les affaires et scandales se succèdent autour du gouvernement, plus embarrassantes et insupportables les unes que les autres... Cependant, tout indique que pour le clan Sarkozy, toute démission serait reconnaître qu'il y a eu fautes... Alors on vient de lancer un concept inédit: celui du "remaniement programmé" ! ...
D’une part, c'est tenter d’ignorer que, dans une tel climat politique intenable, ne rien faire constitue un risque de pourrissement de la situation.
Par ailleurs, nier certaines évidences c’est prendre les français pour des imbéciles. Par exemple, sur l’affaire Woerth, les derniers sondages indiquent clairement que les français la jugent préoccupante. C’est vrai que dans ces mêmes sondages, les français ne réclament pas encore majoritairement la démission du ministre, mais il est dommage que l'on ait pas posé la question de la démission de Mr Woerth de son poste de trésorier de l'UMP, car là sans doute la réponse aurait-elle été beaucoup plus marquée.
En effet, contrairement aux allégations de l'Élysée, si cette affaire met en lumière non pas un, mais bien plusieurs conflits d'intérêts potentiels. Sans préjuger de ce qu’a pu faire ou ne pas faire l’intéressé, le conflit entre sa fonction de ministre et de Trésorier du principal parti politique, en charge des affaires du pays, est évidente. Il serait même souhaitable que les règles de « bonne gouvernance » politique soient désormais modifiées en conséquence; en clair interdire le cumul entre les fonctions ministérielles et celle de trésorier ou de dirigeant d’un parti politique.
Officiellement, on sait que les dons (au monde politique) des « personnes morales » que sont les entreprises elles-mêmes sont désormais interdits. Or, il faut savoir qu’en 2007, dans le compte de campagne des candidats à l’élection présidentielle, les dons des « personnes physiques », individuellement plafonnés à 7500€, et dont tout le monde le sait bien qu’ils émanent en fait des personnes les plus fortunées, ont représenté pour l’UMP de plus de 10 Millions d’Euros, quand ces mêmes dons totalisaient moins de 800.000 € pour la gauche... Dés lors, on comprend mieux pourquoi le sujet est ultra sensible aujourd’hui.
Enfin, on comprend bien pourquoi, en pleine crise économique et à l’aube d’une cure de sacrifices et rigueur pour les français, ces derniers ont du mal à avaler les cigares de Mr Blanc ou les cumuls honteux de rémunérations de certains de ses collègues...
Alors, renvoyer aux calendes grecques le désormais nécessaire remaniement gouvernemental est une décision tout aussi incompréhensible et insupportable que ce que l‘on reproche aux intéressés... Sarkozy, là encore, aurait été bien mieux avisé de crever l’abcès maintenant plutôt que de laisser envenimer les choses pendants les semaines ou mois à venir. Veut-il rester maître du temps? En pleine tourmente mondiale, il risque plutôt de donner l’image d’un pouvoir aux abois, qui a perdu sa boussole et ne sait plus du tout où il entraîne le pays.
François GRENIER
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