Le Parlement a adopté définitivement, ce 15 septembre 2010, la loi prévoyant la suspension des allocations familiales pour absentéisme scolaire. Le Sénat a voté sans le modifier le texte déjà adopté le 29 juin par les députés, ce qui rend l’adoption définitive.
A noter que La possibilité de suspendre les allocations familiales est déjà inscrite dans la loi du 31 mars 2006 relative à l’égalité des chances, mais, jusqu’à présent, la décision était du seul ressort des présidents de conseils généraux, et n’était en vérité jamais appliquée.
la nouvelle loi prévoit une réponse graduée. Lorsque le chef d’établissement constate un absentéisme manifeste et non-justifié, il le signale à l’inspecteur d’académie. Ce dernier adresse alors un avertissement à la famille et « l’oriente vers des dispositifs d’aide ». Parallèlement, il saisit le président du conseil général afin que soit mis en place un contrat de « responsabilité parentale ». Si, au cours du mois suivant, l’absentéisme se poursuit, l’inspecteur d’académie saisit obligatoirement le directeur de la Caisse d’allocations familiales, qui suspend le versement des allocations. Après un mois d'assiduité normale, le versement des allocations est rétabli.
Pour ses détracteurs, ce n’est pas un moyen efficace faire revenir les enfants à l’école. L’absentéisme serait dû au système éducatif lui-même, aux classes surchargées... Et de dénoncer une fois de plus le manque de personnels et d’équipements sportifs ou culturels dans les établissements scolaires…
Rappelons tout de même que l’éducation nationale, avec au total plus de 80 milliards d’euros et 21% du total, constitue le premier budget de l’Etat. Que les classes de 35 élèves, ce n’est pas nouveau et que cela n’a jamais justifié par le passé les chiffres de l’absentéisme que nous connaissons aujourd’hui.
Il s’agit bien d’un véritable fléau, qui est à rapprocher de l’augmentation vertigineuse des incivilités et de la délinquance juvéniles, et pour lequel il semble en effet bien urgent de responsabiliser enfin les parents.
Beaucoup de parents ont tout simplement démissionné de leurs responsabilités, jusqu’à parfois ne plus avoir de réelle autorité sur leur progéniture dès le plus jeune âge. La plupart des enfants sont aujourd’hui bien moins appliqués, courageux et obéissants, mais bien plus arrogants qu’autrefois. Malgré tous les milliards qui lui sont consacrés, l'échec de notre système éducatif est patent.
Nos aïeux se sont battus pour que leurs enfants ait la chance d’être instruits. Dans l’indifférence générale, de plus en plus d'enfants arrivent aujourd’hui au collège en ne sachant ni lire ni écrire, quand d’autres entrent au lycée sans avoir le niveau suffisant, tout simplement parce que l’Etat n’a plus les moyens de les faire redoubler alors qu’on sait très bien qu’ils n’ont les bases nécessaires ni en mathématique, ni en français, et encore moins en langues vivantes…
Il était bien temps de réagir, en effet !... Il faut frapper au porte-monnaie, là où çà fait mal, pour que changent les comportements.
Cette loi ne règlera pas tout à elle seule, mais pour une fois, elle va dans le bon sens!
François GRENIER
ci-dessous l'article paru le 29 sept 2010
dans "paroles de lecteurs" - LE COURRIER PICARD
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