La loi Leonetti d’avril 2005 s’oppose désormais à l’acharnement thérapeutique et stipule que le médecin peut être amené, en dernier recours, à utiliser un traitement pouvant provoquer la mort du malade après en avoir averti la famille ou la personne de confiance que le patient à désignée.
Empreinte parfois d'égoïsme et de superficialité, l’attitude de nos sociétés par rapport à la vie humaine est en train de changer à toute vitesse. Certains proposent déjà de fournir un cadre légal au suicide assisté et dépénaliser une euthanasie de plus en plus perçue par le public comme un acte médical répondant au droit d’un patient à obtenir qu’il soit mis fin à sa vie.
Tout d'abord, même si seul un médecin peut à la pratiquer, l’euthanasie ne sera jamais un acte médical comme les autres. En effet, n’ayant pas pour objectif de soigner ou de soulager les souffrances du patient mais – exclusivement – sa disparition, l’euthanasie demeure contraire au serment d’Hippocrate et à tous les codes de déontologie médicale.
Tout élargissement de la loi actuelle, en particulier aux mineurs, accentuerait une dérive pernicieuse vers l’idée qu’il existe des vies humaines qui ne valent pas ou plus la peine d’être vécues, des vies qui auraient moins de valeur que d’autres, etc.
Légaliser l’euthanasie, ce serait encourager le suicide contre la souffrance physique. Comment pourrions-nous dès lors condamner les suicides contre la souffrance morale des gens en bonne santé physique ? L'euthanasie étant une décision par définition irréversible, imaginons qu’un remède soit trouvé un mois après qu’une personne se croyant condamnée ait été euthanasiée ?...
Banaliser l’euthanasie ce serait ouvrir la porte aux plus grands dérapages : les meurtres maquillés en euthanasie par l’entourage (accélérer un héritage, éviter de supporter des frais importants, etc…) ou le médecin (pour cacher une erreur médicale), l’exercice de pressions morales de la part des proches qui rendrait les dernières heures du malade particulièrement tristes, etc.
Enfin, avec l'avènement actuel du "jeunisme" et les difficultés croisssantes à financer le coût de l'allongement de la vie humaine, cela ne pourrait-il pas nous conduire dans le futur à des considérations du style « votre heure est venue?... »
En tout cas, le respect des patients implique une information correcte et complète de la part des médecins et institutions, dans la plus grande transparence. L’expérience montre que des soins palliatifs appropriés, l’écoute et l’amour témoignés par l’entourage du malade, suppriment le plus souvent les demandes d’euthanasie.
Prenons conscience de nos responsabilités sur les plans individuel, familial et collectif vis-à-vis des personnes en proie à des souffrances insupportables : Dans la plupart des cas, c’est par l’attention et les soins prodigués que nous répondrons de façon véritablement humaine à leurs attentes et non en mettant fin à leur vie.
François Grenier
Commentaires