La zone euro traverse la pire crise de son histoire, au point de faire planer le spectre de son éclatement.
Dans un cri d'alarme très inhabituel, le président de l'UE, Herman Van Rompuy, a appelé mardi les pays européens à "travailler de concert afin de permettre à la zone euro de survivre". Pour les ministres des Finances, réunis à Bruxelles, il s'agit d'abord de gérer l'urgence, c'est-à-dire de réagir vigoureusement pour soigner le nouvel accès de fièvre des marchés financiers inquiets du déficit public irlandais. Déjà, les investisseurs réclament des taux d'intérêt de plus en plus élevés afin d'acheter de la dette irlandaise, portugaise et même espagnole...
Économies divergentes - même traitement imposé à tous !
En fait, la zone euro est surtout malade de ses problèmes structurels. Depuis 1999, le fossé n’a cessé de se creuser ses membres au lieu de se réduire. Par exemple, l'écart de croissance entre le pays plus performant et le moins performant n'était en 2000 que de 1,6 point. En 2010, il atteint 7,5 points !
En une décennie, la célèbre théorie des avantages comparatifs de l'économiste anglais Ricardo a fonctionné à plein régime: Chaque pays a cherché à se spécialiser dans le ou les domaines où il était le mieux placé par rapport à ses voisins, avec en conséquence des résultats de plus en plus contrastés…
La monnaie unique a rigidifié et imposé la même politique pour tout le monde et les écarts se sont aggravés. La Banque centrale européenne, elle s’est toujours bornée à se concentrer sur son objectif de stabilité des prix au niveau de l'ensemble de la zone euro.
Les pays comme ceux de l'Europe du Sud ainsi que la France, qui auraient eu besoin de laisser leur monnaie se déprécier n'ont pas pu le faire. Leurs graves difficultés d'aujourd'hui sont la résultante directe de la dramatique surévaluation réelle de la monnaie qu'ils utilisent.
La France dans le camp des perdants
Seuls quelques pays « industrialistes » tels que l’Allemagne, ont tiré leur épingle du jeu. Un euro fort leur a permis de contenir leurs coûts de production. En fait, leurs excédents commerciaux était à la base l'exact envers des déficits des autres pays européens. Leur stratégie fondée sur les exportations s'est faite principalement au détriment de la France, de l'Italie, du Royaume-Uni et de l'Espagne, pays avec lesquels l’Allemagne réalise notamment 55 % de ses excédents commerciaux...
Les prémices d’un éclatement
La Grèce s’avère plus que jamais incapable de réduire son déficit budgétaire. L’Irlande, pressée d'accepter d'urgence une aide financière de ses voisins européens, doit désormais avaler un plan drastique de 16 milliards de réduction du sien… Sans être bien entendu sûre du tour d’y parvenir ! Quant au Portugal, il semble directement menacé par la contagion. Mais l’Allemagne a déjà refusé toute hausse du fonds de sauvetage européen ! .. Tant et si bien que le chef de la diplomatie portugaise, Luis Amado, vient directement d’évoquer (dans l'hebdomadaire Expresso) le retrait pur et simple de son pays de la zone euro.
Enfin, dans cette fameuse zone euro, la croissance économique (officiellement de 1%) qui était déjà la plus faible du monde s’annonce comme littéralement anémique en 2011... La dette de la Zone euro, qui était l’an passé de 77% du PIB, culmine cette année à 84% !
A titre de comparaison, aux USA, dont l’économie est pourtant déjà exsangue, la dette fédérale n’est que de 51 % seulement, avec taux de croissance de 3% !...
Ayant répondu à un problème d'endettement par un endettement toujours plus fort des états, on récolte logiquement les fruits d’une fuite en avant et surtout d’une idéologie mondialiste assassine…
Tous les paramètres sont au rouge et semblent annoncer une implosion proche et inéluctable de la monnaie unique... A moins que l'on obstine, pour tenter de sauver l'Euro, à ruiner complètement l'Europe!
François GRENIER
Ton analyse est parfaitement juste, j’aurais simplement ajouté que le Front National, dès l’origine ans, avait déjà pronostiqué tous ces problèmes. Je me souviens très bien alors des quolibets et ricanements de la part de nos adversaires qu’ils soient de gauche comme de droite lorsque nous évoquions le risque de l’éclatement de l’euro.
Malheureusement, les faits sont en train de nous donner raison ; la France est au bord de la banqueroute ainsi que bon nombre de ses partenaires européens. Le constat est édifiant. Les seuls pays au Monde à avoir dévissé aujourd’hui, la Grèce et l’Irlande, sont comme pa r hasard tous deux membres de la zone Euro. Et d’autres pays de la zone Euro sont prêts à les suivre… Le grand responsable, c’est justement principalement la monnaie unique, rigide et « indévaluable » : L’ EURO !
Et dire qu’il devait apporter bonheur et prospérité d’après certain dire de la part des dirigeants de l’époque (Delors, Chirac et bien d’autres ). Certes il est vrai que certain en ont tiré profit, environ 3 à 5% de la population Française, par contre pour le reste l’Euro fort imposé par Bruxelles à amené nos usines à délocaliser en masse vers les nouveaux pays de l’Union Européenne ( Pologne ,Roumanie, Bulgarie, etc…) entraînant notre pays dans la crise que nous connaissons actuellement.
Mais , revenons en arrière, il y a environ huit mois la Grèce a dévissé et à donc demandé à sortir de la zone Euro. Par peur de l’implosion l’UE c’est porté à son secours en prêtant plus de 100 milliards à ce pays en cessation de paiement, tout cela en fait pour tenter de sauver l’EURO…
Mais c’était sans compter que d’autres pays allaient à leur tour tomber dans la spirale infernale, le cas de l’Irlande est là pour le prouver. Une fois de plus l’UE et le FMI volent au secours de ce pays toujours pour les mêmes raisons, en éviter l’éclatement. Cette fois ci, le « paquet cadeau » se chiffre à 90 milliards, endettant un peu plus ce pays. On peut se poser la question mais comment cela va t’il se terminer, car le fond de réserve créer par l’UE ( 440 milliards ) est entrain de fondre comme neige au soleil. Et d’autres pays commencent à crier au secours et à taper à la porte de la BCE.
Bref pour résumer je crois qu’il est vraiment temps de changer de politique afin de revenir, pour ce qui nous concerne en France, à une politique cohérente et proche de nos propres intérêts économiques, qui ne sont pas les mêmes que ceux de nos voisins, ni de l’Allemagne, ni de l’Espagne ou le Portugal… Pas question de vivre en autarcie, mais il faudra bien reprendre en main le destin de notre pays face au plus grand désastre économique et social depuis la fin de la guerre…
Rédigé par : Yann Celos | 28 novembre 2010 à 12:33