35 heures - Ces socialistes qui les critiquent...
Manuel Valls, le député socialiste de l'Essonne, s'est dit favorable à une remise à plat des 35 heures. Une prise de position susceptible de raviver des tensions au sein d'un Parti socialiste toujours partagé sur le sujet.
« Oui, nous devrons déverrouiller les 35 heures qui n'existent déjà plus réellement puisqu'elles ont été mises en cause progressivement depuis 2002 ».
Le socialiste Manuel Valls n'y est pas allé par quatre chemins dimanche lors du Grand rendez-vous Europe 1/Le Parisien/Aujourd'hui en France, estimant que si le PS revenait aux affaires en 2012, il devrait « déverrouiller les 35 heures », pour permettre aux Français de « travailler davantage ».
Un slogan déjà entendu en 2007 dans la bouche d'un certain ... Sarkozy!
Le déverrouillage consisterait, a-t-il précisé implicitement, à un quasi-retour à la semaine des 39 heures, l'horaire légal qui précédait la réforme de 1998-2000.
« Ceux qui ont la chance d'avoir un emploi doivent pouvoir travailler deux ou trois heures de plus sans avoir recours forcément aux heures supplémentaires, qui ont beaucoup coûté à l'Etat », a-t-il expliqué.
Des désaveux à Gauche...
Au PS, on fait généralement bloc autour de cette réforme emblématique du gouvernement Jospin. Y toucher est encore tabou.
Pour autant, certains cadres du parti ont déjà exprimé des réserves à son endroit, voire de vrais désaveux. Dès 2002, Jack Lang dénonçait les « risques d'une législation trop rigide et d'une application trop rapide » de la mesure.
En 2006, Ségolène Royal jetait un pavé dans la mare socialiste en jugeant les effets des 35 heures « mitigés ». Deux ans plus tard, tout en défendant la loi de Martine Aubry, elle déclarait : « On sait très bien que la seconde loi sur les 35 heures a été souvent brutale ».
Au tour de François Hollande, en août 2007, à la veille de l'université d'été du PS, d'affirmer : « On ne peut pas dire: on va rétablir les 35 heures. Il faut réfléchir sur la durée du travail sur toute la vie ».
Gérard Collomb, le maire de Lyon toujours prêt à entonner sa petite musique à contre-courant de Solférino, ne se considérait pas en 2008 « comme un chaud partisan des 35 heures ».
Pierre Moscovici, s'il ne renie pas le principe même de la loi (une « conquête historique »), reconnaissait en janvier 2010 dans un entretien à l'Express qu'elle « avait été appliquée de manière trop uniforme et, pour les ouvriers, souvent de façon autoritaire ».
QUESTION:
En dehors du fait que ce parti « attrape tout » n’a plus aucune cohérence, afin de se démarquer de la droite molle, celle des paillettes, des nantis et du CAC 40, que restera t-il désormais à la gauche caviar?...
François GRENIER
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