Nouveau plongeon des Bourses européennes
Comme toutes les places financières européennes, le CAC 40 a lourdement chuté lundi 5 septembre, retombant sous la barre des 3.000 points pour la première fois depuis juillet 2009. Mardi 6 septembre, la dégringolade s'est poursuivie partout sauf sur la place de Londres qui remontait d’un point. Même si les bourses européennes devaient se redresser en fin de semaine, force est de constater que le mouvement de baisse de ces derniers mois se poursuit inexorablement... Les chiffres de l'emploi américain publiés vendredi, les plus mauvais depuis septembre 2010, ont contribué à cet assaut de pessimisme. La vérité est simple : La reprise économique n’est tout simplement pas au rendez-vous ! …
L’ensemble du monde occidental est malade de la mondialisation. Les USA eux-mêmes, historiquement pour la première fois, ne parviennent plus à créer des emplois. On entend des rumeurs sur une possible nouvelle action de la Fed, et on est toujours dans l'attente de solutions par le gouvernement américain. Le plan pour l'emploi, qui doit être annoncé jeudi par Barack Obama, est très attendu. D'ici là, les investisseurs resteront inquiets parce que la situation est incertaine.
L'Europe plus menacée que jamais
La situation de l'Europe est toujours délicate. En Grèce, le plan de sauvetage n'a pas encore été accordé. La troïka (Union européenne, Banque centrale européenne, FMI, ndlr) n'a pas débloqué sa prochaine tranche d'aide. D'ailleurs, les taux d'emprunt grecs à deux ans ont dépassé aujourd'hui, pour la première fois de leur histoire, les 50%. Face à tout cela, les difficultés politiques d'Angela Merkel dans sa propre région constituent un très mauvais signal alors qu'on comptait beaucoup sur l'Allemagne dans cette crise. Toutes ces mauvaises nouvelles créent une grande aversion au risque et minent la confiance des investisseurs.
Jusqu'où le CAC pourrait-il bien descendre ? ...
On est passé sous la barre des 3000 pts. C'est un plancher psychologique au-dessous duquel, la confiance commence à disparaître totalement. Si le phénomène ne s'inverse pas rapidement, on pourrait très bien glisser inexorablement vers les 2500 points, comme aux pires moments de la crise, en mars 2009…
Quelles réponses durables pour sortir de la crise?...
Cela bientôt fait trois ans que l'on nous promet de remettre de l'ordre et mieux réguler la sphère financière internationale. Mais force est de constater que jusqu'à aujourd'hui, rien (ou presque) n'a été fait! Que des paroles en l'air! ...
Les Etats se sont portés au secours des institutions bancaires et des spéculateurs, absorbant les pertes de ces derniers en les transférant sur la dette publique.
Moralité: Les mêmes continuent à spéculer et à destabiliser le système et les économies occidentales au premier chef... Et continuent de faire tourner en bourriques nos gouvernements...
Alors, quelles solutions durables pour sortir de la pire crise depuis 1929?...
Tout d'abord, transformer ce "moulin à vent" mondialiste et ultralibéral qu'est actuellement l' Union Européenne en véritable machine de combat économique. En faire au plus vite un espace social et économique équilibré et harmonisé, où l'heure travaillée aura partout la même valeur, ce qui est déjà loin d'être le cas... Les distorsions de concurrence au sein même de l'Europe sont déjà indamissibles, alors que celles que subissent nos entreprises vios à vis du reste du monde sont tout simplement insurmontables...
L'Europe doit devenir au plus vite cet espace, libre et harmonisé à l'intérieur, mais protégé des excès de la mondialisation à ses frontières, et où les institutions ne veilleront non plus à la seule et aveugle application du dogme libéral, mais à la prospérité et à la défense de nos intérêts économiques.
Seulement si nous parvenons à faire de l'Europe une forteresse économique capable de résister au dumping social et aux délocalisations, pour préserver nos productions industrielles et nos emplois, pourrons-nous pérenniser notre système économique et l'ensemble de nos droits acquis.
Au niveau mondial, il est d'une urgence absolue de réguler fermement la sphère financière pour la remettre au service de l'économie réelle. Il est urgent de couper les vivres au lieu de venir en aide aux "pompiers pyromanes" qui provoquent la déstabilisation des marchés. Il faut désormais freiner poar tous les moyens la volatilité financière (changes) et des marchés. Taxer très lourdement les manoeuvres purement spéculatives, notamment sur les matières premières (ex: le titane: +50% en quelques mois!). Imposer politiquement et diplomatiquement (lors du G20) des normes mondiales stables et durables (normes environnementales, aides publiques à la recherche, règles de propriété intellectuelle, etc.) .
Bref, tout faire pour imposer au plus vite une visibilité sans laquelle le système court à sa perte, aussi bien pour nos économies occidentales que pour les pays dits "émergents"...
La croissance mondiale peut et doit être soutenue. Pour les pays émergents, les perspectives en besoins d'équipements (ménages) et d'investissements (entreprises) demeurent colossaux. Dans nos pays occidentaux, l'écologisation est un gisement d'avenir illimité pour les domaines de la recherche (haute technologie) et pour l'industrie. Notre endettement est colossal, mais faute de relancer définitivement la machine économique en prenant d'urgence ces mesures là, on risque de ne pouvoir éviter qu'un déferlement des protectionnismes n'aboutisse à une dé-mondialisation anarchique, avec toutes les conséquences économiques, sociales et le désordre planétaire que l'on peut redouter...
Commentaires