Nicolas Dupont-Aignan s'oppose à l'arrêt de la campagne et juge plus que jamais indispensable que les responsables politiques proposent leur vision et leur projet pour la France.
Est-il normal de suspendre la campagne?
Il faut faire une pause pour honorer la mémoire des victimes et rendre hommage aux familles. Mais la campagne ne doit pas s'arrêter pour autant. Il n'est pas sale de proposer aux Français un projet sur des questions fondamentales pour le pays. Ce serait d'ailleurs donner raison à l'assassin que de tout arrêter. Les Français ont besoin plus que jamais que l'on s'adresse à eux.
Comment trouver le bon ton et ne pas donner l'impression d'être dans la récupération politique?
Il faut être soi-même, c'est ainsi qu'on trouve le bon équilibre. La pudeur doit être de mise. Mais elle n'interdit pas de réfléchir. De même que la compassion n'est pas incompatible avec le fait de faire campagne pour exprimer sa vision de la France. Je remarque cependant que certains ont tendance à surjouer en ce moment.
Alain Juppé a demandé à ce qu'on "n'ajoute pas l'ignoble à l'horrible", après la déclaration de François Bayrou selon laquelle la tuerie de Toulouse s'enracine "dans l'état d'une société" malade de ses divisions. Partagez-vous l'avis du ministre des Affaires étrangères?
C'est ridicule. Il est normal de s'interroger sur les causes d'un tel drame. C'est le rôle des responsables politiques. Et encore une fois, cela n'empêche pas d'exprimer sa compassion et de rendre hommages aux victimes.
François Hollande et François Bayrou se sont rendus hier à Toulouse hier pour présenter leurs condoléances aux familles. Etait-ce leur place?
Oui, bien entendu. C'est la place de tous ceux qui prétendent représenter le pays. De la même manière, il était légitime que les candidats se rendent à la synagogue de Nazareth à Paris lundi soir pour la cérémonie en mémoire des victimes. (Nicolas Dupont-Aignan y était présent, tout comme Nicolas Sarkozy, François Hollande et Eva Joly).
Moi-même, je me rendrai mercredi aux obsèques des militaires. Jeudi, je serai à Toulouse et j'irai me recueillir devant l'école Ozar Hatorah. Il ne faut pas sombrer d'un extrême à l'autre. Il ne s'agit pas de faire comme si de rien n'était mais il serait tout aussi déplacé de stopper la campagne.
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