Une Grosse surprise... Pas pour tout le monde!
Personnellement je le pressentais. D'ailleurs, j'avais bien placé Amiens dans la liste des "points chauds" de l'hexagone, dans mon article précédent (en date du 8 mars).
Pour les nombreux observateurs, les résultats du 1er tour constituent une belle surprise à Amiens, et une jolie claque pour l'UMP locale... Car non seulement la Ville d'Amiens mais aussi le Conseil Général de la Somme pourraient bien, sur la lancée de ce 1er tour, tomber à gauche dans huit jours!...
Vous avez dit... "Sans étiquette"?
Gilles de Robien se revendiquait pour la 1ère fois cette année "sans étiquette". Carrément!...
Il a même fait toute sa campagne municipale sur le
thème "mon parti, c'est Amiens!" Notez bien...Il avait tout de même choisi pour ses
affiches un joli fond ... orangé! (suivez mon regard...)
Gilles de Robien a fait toute sa campagne municipale 2008 de premier tour sur son absence de couleur politique !... Alors donc, comme celà, Monsieur De Robien serait un perdreau de l'année, un innocent en politique?...
Petit rappel historique:
De Robien est élu député pour la première fois en 1986, sur la liste d'opposition sous l'étiquette "PR" (Parti Républicain: c'est "la bande à Léo", avec Longuet etc...). En 1990, il en devient même membre du Bureau exécutif et du Comité directeur. Il siège parallèlement au Conseil National et au bureau politique de l'UDF, à partir de 1991. Opposé à la ligne politique libérale d'Alain Madelin il quitte DL (Démocratie Libérale) qui a pris la suite du Parti Républicain après les scandales judiciaires qui ont éclaté ses dirigeants... Le 29 novembre 1998, il devient membre du bureau politique et vice-président de l'UDF. Il occupe les fonctions de président du groupe UDF à l'Assemblée nationale de 1995 à 1997.
De mai 2002 à mai 2005, il assure la fonction de Ministre de l'Équipement, des Transports, du Logement, du Tourisme et de la Mer des gouvernements. Raffarin. À ce titre il met en place les radars automatiques en France. En 2004, il est la tête de liste de l'union UMP-UDF aux élections régionales en Picardie, prenant dans son équipe Elodie Gossuin, Miss France 2001. Il échoue lamentablement face à la gauche.
Le 3 juin 2005 Gilles de Robien est nommé MInistre de l'Education Nationale. Sa gestion des suites de l'agression d'Etampes (professeur poignardée par un lycéen en pleine classe) est fortement contestée, tant sur la mise en cause de « la société dans son ensemble » pour des faits qui relèvent de la responsabilité individuelle, que sur la volonté d'introduire des policiers dans les établissements scolaires. Le 29 décembre 2005, la presse révèle que les appels au secours de Karen Montet-Toutain n'avaient pas été suffisamment pris en considération par l'administration de l'Education Nationale.
Directeur de campagne de François BAYROU à la présidentielle de 2002, Gilles de Robien l'a une première fois trahi "par solidarité gouvernementale" sous Chirac, puis une seconde fois lorsqu'il a préféré soutenir Sarkozy et l'UMP en 2007.
"Sans étiquette" vraiment ?...
Les amiénois n'ont pas été dupes. Ils ont même fait payer cher son opportunisme politique à celui qui a déserté la ville pendant cinq ans, afin de devenir Ministre des transports puis de l'éducation nationale des gouvernements successifs Raffarin et De Villepin.
Gilles De Robien avait ravi la capitale picarde en 1989 au communiste René Lamps. Il subit aujourd'hui son premier revers lors de ce 1er tour des municipales.
Non seulement il n'est pas réélu au 1er tour, comme en
1995 et 2001. Mais contre toute attente il est nettement devancé par son concurrent PS, l'Universitaire Gilles Demailly.
En effet, Gilles demailly (à droite aux côtés de Gille De Robien sur la photo) pulvérise le score du député Maxime Gremetz en 2001 (21%) et distance royalement le maire sortant avec 41,37 % dès le 1er tour. Le maire d'Amiens que les derniers sondages plaçaient encore à 46%, vient s'échouer à un médiocre 38,87%.
Un ballotage très difficile pour Gilles de Robien
En analysant finement les résultats de ce 9 mars 2008, on constate que Gilles de Robien est dans une situation quasi désespérée pour le second tour.
Le modem (5,82%) a déjà annoncé qu'il ne donnait aucune consigne de vote, tandis que les listes d'extrême gauche LCR (6,43%) et LO (3,14%) appellent carrément à lui faire barrage.
Le Front National n'a pas présenté de liste sur Amiens, mais ses candidats y réalisent de bons scores (entre 8 et 11%) aux cantonales. Entre Gilles de Robien et le Front national, les rapports ont toujours été exécrables. Aucun soutien pour le second tour n'est donc à attendre du mouvement frontiste, bien au contraire, comme l'a encore signifié cette semaine Michel GUINIOT sur France 3 Picardie.
Dans ces conditions, à moins d'un élan miraculeux des abstentionnistes en sa faveur (mais ce sont justement les quartiers populaires d'Amiens qui ont plutôt boudé les urnes lors de ce 1er tour!), le maire sortant risque fort d'être "définitivement sorti" dimanche prochain.
Mon pronostic personnel
pour dimanche prochain:
Gilles Demailly devrait être élu Maire d'Amiens le 16 mars 2008 avec près 52% des suffrages.
Verdict le 16 mars au soir!
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