ELECTION MUNICIPALE DE PAU :
François BAYROU saisit la Commission des comptes de campagne
Le président du Modem, François BAYROU, a décidé de saisir la Commission nationale des comptes de campagne à la suite de "graves irrégularités" constatées, selon lui, lors de la campagne pour les élections municipales à Pau.
Parmi ces irrégularités figure notamment la publication d'un journal de campagne gratuit, favorable au maire sortant Yves URIETA, soutenu par l'UMP, qui a impliqué "la mise en oeuvre de moyens financiers sans commune mesure avec les comptes de campagne", a indiqué à l'AFP François BAYROU.
La Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) peut enquêter sur la régularité des comptes des candidats et, le cas échéant, saisir le tribunal administratif des irrégularités constatées.
La liste de M. BAYROU a été battue avec 38,81% dimanche à Pau à l'issue du second tour des élections municipales, contre 39,76% pour celle de la socialiste Martine LIGNIERES-CASSOU et 21,42% pour le maire sortant Yves URIETA (UMP).
"Personne ne sait qui est derrière cette publication", a ajouté François BAYROU à propos des "Coulisses de Pau", un hebdomadaire gratuit tiré, selon lui, à environ 50.000 exemplaires et distribué dans les boîtes aux lettres paloises pendant deux mois.
Un avocat présent sur la liste de François BAYROU pour les municipales, Jean-Paul Brin, a déclaré de son côté à l'AFP avoir décidé de déposer un recours directement devant le tribunal administratif de Pau pour dénoncer les mêmes "irrégularités".
L'hebdomadaire contesté, "gratuit et sans publicité", est devenu au fil des publications "de plus en plus laudatif pour Yves URIETA et de plus en plus critique à l'égard de François BAYROU", a estimé Me Brin.
Les frais d'impression et de distribution cumulés atteignent à eux seuls le plafond de dépenses de campagne de 90.000 euros autorisé pour un candidat à Pau, selon l'avocat.
Me Brin affirme par ailleurs avoir découvert que cette publication était imprimée par un "petit imprimeur espagnol qui se trouve être le même que celui qui imprime le journal de campagne de M. Urieta".
Toujours selon Jean-Paul Brin, le tribunal administratif peut être amené à invalider un "candidat fautif", et même à annuler un scrutin, dans des cas rares, s'il apparaît que "des manoeuvres ont pu fausser ses résultats".
"Cette élection a été
l'objet de manoeuvres en contradiction flagrante avec la loi électorale
(...), elles doivent avoir une suite judiciaire", avait déclaré jeudi François BAYROU, dans les propos rapportés par La République des Pyrénées.
Le député béarnais, devancé au second tour des municipales de 342 voix par la liste de la candidate socialiste Martine LIGNIERES-CASSOU, avait estimé que "le résultat de cette élection a été faussé"
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