Jacques FLEURY :
"Il eut été possible d'imposer le référendum"...
Dans un article du 05 février dernier, le Maire de Roye et député honoraire de la Somme Jacques FLEURY s'exprime sur la réforme de la constitution, votée par le parlement français en vue de l'adoption du fameux "traité de LISBONNE"...
Morceaux choisis:
"Ce lundi à Versailles les parlementaires ont adopté la réforme de la Constitution qui permet de faire adopter le Traité de Lisbonne – frère jumeau de celui que les Français ont refusé d’adopter en 2005 - sans recourir au référendum. Rappelons que si toute la gauche s’était mobilisée pour refuser cette réforme de la Constitution, il eut été possible d’imposer le référendum et de respecter ainsi le vote populaire..
(...)
Le principe fondamental de l’Europe c’est la « concurrence libre et non faussée ». Certains se réjouiront de ce que cette règle interdise les monopôles capitalistes. Mais c’est aussi au nom de cette règle que l’intervention de l’Etat et des pouvoirs publics est rigoureusement pourchassée. L’Europe de la « concurrence libre et non faussée », c’est l’application des vieux principes du libéralisme du 19ème siècle, le règne de la main invisible du marché se substituant à la volonté populaire, les hommes au service de l’économie et non l’inverse.
(...)
C’est en 2005 que les leaders du parti (socialiste) qui ont appelé à choisir le « oui » plutôt que le « non », ont fait, très consciemment, le choix de l’abandon du socialisme au profit de l’Europe libérale. Ne nous expliquaient ils pas, comme DSK, que c’était l’occasion d’abandonner les « chimères socialistes » ? Le clivage intervenu alors entre les membres du parti socialiste recouvre d’ailleurs à l’évidence celui qui existe entre les partisans d’un social libéralisme de bon aloi, eurocompatible et bayroucompatible, voire plus si affinités – rappelons que les Jack Lang, Rocard and co en étaient - et ceux qui pensent qu’il y a encore une bataille à mener contre la loi de la jungle ou la compétition darwinienne au nom desquelles la sélection naturelle devrait expulser les plus faibles.
Gravons dans notre mémoire les noms de ceux qui à Versailles ont voté non. C’est la première fois que je regrette de n’avoir pas été élu député l’an dernier. J’aurais aimé ajouter mon nom à ce tableau d’honneur."
source:
le blog des socialistes de la somme
http://somme.parti-socialiste.fr/
Un certain courage politique
Bravo Jacques FLEURY pour la fidélité à vos idéaux et
votre courage politique.
J’avais déjà en 2005 suivi avec beaucoup d’intérêt votre campagne pour
le NON, et j’avais assisté à votre réunion à ROYE
avec Henri Emmanuelli. Aussi ai-je fait partie de ceux qui ont voté
pour vous au second tour, en Juin dernier dans la sixième circonscription, où il s’en
est fallu de si peu pour que vous ne redeveniez notre député.
En 1992 déjà, l’Europe qui se profilait, ficelée par les ultra-libéraux
et livrée en pâture à la mondialisation galopante me semblait porter
les germes d’une menace. J’ai depuis cette date toujours milité, non
contre l’Europe, mais contre cette Europe là.
“La nation est le seul bien du pauvre” disait Jean Jaurès. Peu à peu,
notre souveraineté nationale a été mise en lambeaux. Les manettes
monétaires, budgétaires et fiscales sont désormais bloquées.
Importations, délocalisations massives; Nos frontières européennes ne
nous protègent plus. Au sein même de l’Union européenne, devenue
ingérable à 27 membres et où la France ne représente plus grand chose,
la concurrence déloyale bat son plein. La pression sur notre économie
est insupportable. La défense des droits acquis et la protection des
plus humbles de nos concitoyens semblent devenues causes perdues.
Comment une partie de la gauche a t-elle pu ne pas comprendre tout cela
avant qu’il ne soit trop tard?
François GRENIER
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