Les quelque 250 000 télégrammes diplomatiques récupérés, on ne sait comment, par WikiLeaks auprès du département d'Etat à Washington et des ambassades américaines sont censés révéler les coulisses de la diplomatie mondiale…
Qu’une telle chose soit possible est difficile à imaginer. Alors, l’oncle Sam, une fois encore géant aux pieds d’argile ?... Et si plutôt, dans la masse de ces révélations, se glissaient intentionnellement certaines manipulations américaines ?...
A travers les notes incriminées, la diplomatie américaine descend en flèche les différents dirigeants de la planète ; aucun n’a grâce à ses yeux… Berlusconi « porte-parole de Poutine » est assaisonné : Un fêtard « irresponsable, imbu de lui-même et inefficace, faible physiquement et politiquement » …
La Russie, « Etat mafieux allié à différentes structures du crime organisé », dont « la vision du monde est faite de xénophobie et de défiance à l'égard de l'Ouest » est dirigée par «l’oligarchie des services de sécurité », Medvedef étant qualifié de « falot et hésitant» et Poutine de « mâle dominant »…
« L’ultra américain » Sarkozy est qualifié de « susceptible et autoritaire » avec ses collaborateurs, Angella Merkel a quant à elle « peur du risque et fait rarement preuve d'imagination », David Cameron et son ministre des finances "manquent de profondeur"… Kadafi est « excentrique, hypocondriaque, et réticent à l'idée de gravir plus de 35 marches »… etc.
Quelques savoureux aspects de la diplomatie française sont aussi dévoilés. Le conseiller de l’Elysée, Jean-David Lévitte, aurait ainsi déclaré aux américains que Hugo Chavez était « fou » et qu’il allait transformer son pays en un "autre Zimbabwe".
Mais le plus intéressant est que ces mêmes notes dévoilent que les Etats-Unis ont la conviction que les autorités chinoises sont à l'origine du piratage informatique de Google et d'Etats occidentaux, et qu’ils seraient parvenu à plusieurs reprises à pénétrer les réseaux informatiques des Etats-Unis et de leurs alliés !
La boucle n’est elle dès-lors pas bouclée ?...
A qui profite le crime et qui serait donc réellement cette fois à l’origine de cette avalanche de divulgations, à part une puissance capable d’infiltrer finement les réseaux informatiques américains ?...
A la réflexion, il serait fort étonnant qu’il s’agisse d’une manoeuvre diligentée par les USA eux-mêmes, à quelque fin que ce soit… Car à l’image d’une directive signée en juillet 2009 par Hillary Clinton, ces derniers ne s’intéressaient pas seulement aux petites humeurs et caprices des dirigeants de la planète, mais semblaient surtout exiger de leurs différents diplomates qu’ils aident la CIA à obtenir secrets et détails techniques sur les réseaux de communication (mots de passe et codes secrets des responsables des Nations unies), des adresse électroniques, numéros de téléphones et même des numéros de carte bancaire ou de fidélité auprès de compagnies aériennes de certains fonctionnaires !…
Les USA sortent donc fort affaiblis de toutes ces révélations. Ne sont-elles pas finalement bien plus édifiantes en elles-mêmes que le fait qu’elles aient pu être rendues publiques aux yeux du monde ?
François GRENIER
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