Les images feront date et resteront certainement gravées dans l’histoire de la vie politique française. Dominique Strauss-Kahn, devant le juge, son avocat à ses côtés (voir la vidéo en anglais). Il écoute l’accusation. Elle est très lourde. Deux jours après son arrestation et son inculpation pour l’agression sexuelle présumée d’une femme de chambre d’un hôtel de Manhattan, l’affaire DSK est passée dans une autre dimension. Le FMI et la primaire PS semblent déjà loin. Le regard lourd, un peu hagard et les traits tirés, il écoute. Son destin n’est plus tout à fait entre ses mains. Il a déjà basculé.
La juge new-yorkaise ordonne l'incarcération du patron du FMI et refuse de le libérer moyennant une caution d'un million de dollars. La prochaine comparution devant la justice est fixée au 20 mai. Il restera donc en détention jusque là. Son avocat a proposé la possibilité du recours à un bracelet électronique pour lui permettre de ne pas rester en détention. Une demande refusée. Dominique Strauss-Kahn se serait également engagé à résider à New York chez sa fille, ont proposé ses avocats.
La juge Melissa Jackson a évoqué un risque de fuite de Dominique Strauss-Kahn. Il a été arrêté samedi à bord d'un avion d'Air France qui s'apprêtait à quitter l'aéroport Kennedy de New York pour Paris.
L’accusation a elle déclaré que Dominique Strauss-Kahn a été impliqué dans une affaire similaire dans « au moins un » autre cas.
Il risque jusqu'à 74 ans de prison
A la sortie de la salle d’audience, l’un des avocats, Benjamin Brafman, un ténor du barreau, s'est dit « déçu par la décision du tribunal » de ne pas accorder la liberté sous caution à son client, mais « la bataille ne fait que commencer », a-t-il ajouté. Il a demandé aux journalistes de respecter la présomption d’innoncence.
Les sept chefs d'inculpation énoncés à l'encontre de Dominique Strauss-Kahn par la justice américaine sont passibles d'une peine de prison pouvant aller jusqu'à 74 ans et trois mois, révèlent des documents judiciaires.
Commentaires