Nous arrivons désormais au crépuscule de l’€uro…
Alors que la crise s’emballe, touchant désormais de plein fouet l'Italie, et à travers bientôt elle l'économie française, les « autorités européennes » se bornent dans leurs erreurs et imposent toujours plus d'austérité et le maitien d'une politique monétaire ultra-restrictive…
Le cercle vicieux est enclanché et même s’accélère comme si tout allait bientôt exploser !
La création de la zone monétaire €uro, en rassemblant des nations ayant de fortes différences de productivité, par la conséquence non pas d'un différentiel de vertus budgétaires mais d’une disparité du stock de capital investi et de maîtrise technologique, conduisait mécaniquement à l’endettement des pays dont la balance commerciale était déficitaire.
La crise de la dette privée, aujourd’hui devenue crise de la dette publique a permis aux spéculateurs de parier sur ces différentiels, matérialisés par les écarts des taux. Entre l'Allemagne (1,7%), et les pays de l'Europe du Sud (Italie: 7,3% ce matin), y compris la France (3,3%) , cet écart n'a jamais été aussi important et il se creuse inéxorablement...
Le mandat restrictif, uniquement anti-inflationniste de la BCE a toujours interdit les interventions au soutien des économies et de la dette souveraine, à l’inverse de ce qui est largement pratiqué par les établissements centraux américains, japonais et britanniques.
Dans la « zone euro », les politiques d’austérité et de refinancement par accroissement du poids de la dette ne peuvent que continuer à amplifier la crise, encore et toujours…
Désormais, la spirale semble même devenue complètement folle ! Tous les pays allant en même temps vers l’austérité budgétaire, une récession devient inéluctable !...
En fait, l’€uro était une idée tronquée dès le départ. Ce système ne pouvait faire illusion qu’avec une croissance européenne forte, un niveau significatif d’inflation, plus une ligne de crédit illimitée aux nations subissant des attaques spéculatives.
Au lieu de çà, en imposant une austérité généralisée, une politique monétaire restrictive en dépit d’une faible inflation, les élites européennes ont été bien trop préoccupées de punir les fautifs pour se rendre compte que tout allait exploser en l’absence d’un prêteur de dernier recours qui soit efficace.
La question est désormais de savoir comment se jouera le volet final.
Peu importe la démission de Berlusconi (alors même que le déficit budgétaire et le taux de chômage italien sont inférieurs à ceux de la France, ceci dit au passage!): La flambée des taux sur la dette italienne va désormais conduire à une panique bancaire gigantesque, en raison de craintes de l'insolvabilité des banques italiennes et la peur d'une contagion générale dans la zone €uro.
A moins que les allemands ne cèdent et que la BCE soit enfin autorisée à faire tourner la planche à billets pour voler au secours des dettes souveraines, cela peut à brève échéance conduire déjà en Italie à une fermeture en urgence des banques, puis à la sortie du pays de la zone €uro...
Et ensuite, à qui le tour ?...
- La France.
François GRENIER
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