À l’heure de la clôture des inscriptions à l’élection présidentielle, ce vendredi à 18h devant le Conseil constitutionnel, Corrine Lepage (Cap21 - écologie) comptait encore sur les parrainages arrivés par courrier en dernière minute. Dans un communiqué publié à 20h30 elle a dû se résoudre à... attendre « demain ou lundi » 18 mars : « Je ne connais pas le nombre total de mes parrainages, car le Conseil constitutionnel ne nous a pas indiqué combien il en avait reçus », indique-t-elle.
« Sauf miracle », Dominique de Villepin aura échoué de justesse à présenter le nombre suffisant de signatures. En attendant la réponse définitive du Conseil constitutionnel, qui devrait être communiquée lundi, 10 candidats étaient assurés de pouvoir se présenter :
Nathalie Arthaud, 42 ans, professeur d’économie et gestion à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis). En 2008, elle succède à Arlette Laguiller, six fois candidate à la présidentielle (un record), comme porte-parole de Lutte ouvrière. La liste qu’elle mène en 2009 aux européennes atteint 0,84 % des suffrages, puis 1,42 % aux régionales l’année suivante.
François Bayrou, 60 ans, député des Pyrénées-Atlantiques, ancien député européen et président du Conseil général des Pyrénées-Atlantiques. Ministre de l’Éducation nationale sous la droite de 1993 à 1997. Il joue depuis une carte plus « autonome » avec l’UDF, puis le Modem qu’il fonde après la présidentielle de 2007 à laquelle il recueille 18,57 % des voix. Depuis ce succès, le « troisième homme » autoproclamé mène une traversée du désert : 8,46 % aux européennes en 2009, 4,2% aux régionales en 2010. En 2012, il veut être « le candidat qui fait le moins de propositions » (« Des paroles et des actes »), et veut surtout redresser les finances publiques... (Sans vouloir remettre en cause le système financier et européen qui nous empoisonne à petit feu, chaque jour davantage...)
Jacques Cheminade, 70 ans, président de Solidarité et progrès. Candidat à la présidentielle en 1995, il recueille 0,28 % des suffrages. En 2007, il ne parvient pas à réunir les parrainages suffisants pour se présenter et appelle finalement à voter pour Ségolène Royal. Il propose une refonte du système financier mondial, récuse le réchauffement climatique et défend notamment la « mise en place d’un corridor thermonucléaire entre la Terre et Mars, via la Lune ». Le parti Solidarité et progrès qu’il dirige a été par ailleurs accusé de tentatives d’embrigadement de jeunes étudiants et était dans le collimateur de la Mivilud (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires).
Nicolas Dupont-Aignan, 51 ans, député-maire de Yerres (Essonne). Ancien Secrétaire Général Adjoint du RPF, puis membre de l’UMP jusqu’en janvier 2007, partisan du « non » au référendum sur le traité constitutionnel européen en 2005, il préside « Debout la République ». Ce candidat républicain représente le gaullisme social, attaché à la souveraineté nationale et propose notamment la sortie de l'€uro pour permettre le redressement économique, social et financier de la France.
François Hollande, 57 ans, président du Conseil général de Corrèze. Premier secrétaire du Parti socialiste de 1997 à 2008, il passe la main à Martine Aubry, qu’il devancera finalement dans la course à l’investiture socialiste, en octobre 2011 (56 %). Il est le chef de file de l’aile « sociale-démocrate » du Parti socialiste.
Eva Joly, 68 ans, députée européenne d’Île-de-France. Europe Écologie, rassemblement de personnalités politiques et d’acteurs de la société civile, a été crée en 2009 pour les élections européenne (16 %). Après un second succès aux régionales (12,2 %) et leur fusion avec les Verts en 2010, le mouvement désigne l’ex-magistrate, une révélation de la campagne européenne, comme candidate à la présidentielle, par 58 % des scrutins exprimés lors d’une primaire ouverte.
Marine le Pen, 43 ans, avocate, conseillère régionale du Nord-Pas-de-Calais. Elle succède à son père à la tête du Front national en janvier 2011. Elle tente depuis de donner une respectabilité au parti pour tenter de se faire une place dans l’arène médiatique. Sur le fond, la doctrine reste chevillée autour d’un rejet des étrangers et d’un repli nationaliste (lire le dossier : FN, un an de mystification). Entouré d'une équipe dirigeante médiocre depuis 2011, à la tête d'un mouvement divisé et désordonné, qui a perdu beaucoup de cadres compétents, elle semble avoir vendu un peu vite la peau de l'ours l'an passé... Marine Le Pen est en sérieuse perte de vitesse depuis plusieurs mois et voit ses chances de figurer au second tour s'éloigner.
Jean-Luc Mélenchon, 60 ans, député européen. Le Front de gauche, né en 2009, rassemble le Parti de gauche, co-fondé par Jean-Luc Mélenchon quittant les Parti socialiste en 2008, la Gauche unitaire, le PCF, la Fase de Clémentine Autain, etc. Un tel rassemblement résulte de tentatives répétées d’unir la gauche de (la) gauche au lendemain de l’élection de Nicolas Sarkozy. Ancien sénateur, Jean-Luc Mélenchon a officié comme ministre de l’Enseignement professionnel sous Lionel Jospin entre 2000 et 2002.
Philippe Poutou, 45 ans, ouvrier réparateur de machine-outil, militant politique et syndical. C’est le candidat du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), créé en 2009 pour faire renaitre la LCR et capitaliser sur les succès électoraux d’Olivier Besancenot (4,25 % en 2002, 4,08 % en 2007). Philippe Poutou, militant CGT, est désigné candidat en juin 2011 par un parti qui se déchire sur la question du ralliement au Front de gauche.
Nicolas Sarkozy, 57 ans, Président sortant. Il doit assumer un bilan particulièrement sombre : une dette publique de 1 788 milliards d’euros (+ 612 milliards en 5 ans sous l’effet des baisses d’impôt et du renflouement des banques après la crise financière), la hausse du chômage, les suppressions de postes dans l’éducation, la santé, la justice, la police etc. L’ancien avocat a déclaré qu’il arrêterait la politique en cas de défaite le 6 mai prochain... (A bon entendeur!...)
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