L'enquête policière menée sur les comptes de Julien Dray depuis plus de sept mois est accablante pour l'élu socialiste, suspecté d'avoir bénéficié durant plusieurs années de mouvements de fonds issus d'associations... Lui prétend qu'il s'agit de simples prêts qu'il aurait remboursés...
Médiapart et Le Monde viennt en effet de publier de larges extraits du rapport de synthèse des policiers de la Brigade financière, qui enquêtent depuis le 10 décembre 2008 sur des mouvements financiers entre la Fidl (organisation lycéenne), Les Parrains de SOS Racisme et M. Dray, par le biais de certains proches l'élu socialiste.
Ces mouvements de fonds suspects sont évalués au total à environ 350.000 euros entre 2005 et 2008, le plus souvent sous forme de chèques. Dans leur rapport de synthèse, les policiers relèvent que "certaines sommes encaissées ont été suivies d'un décaissement au profit" de l'élu socialiste.
Dans ce rapport, écrit au terme de l'enquête menée par le procureur de la République de Paris, Jean-Claude Marin, les enquêteurs épinglent également Les Parrains de SOS Racisme, émanation de l'organisation antiraciste destinée, de l'aveu même de SOS Racisme, à régler les dépenses en espèces de l'association.
Deux proches collaborateurs de M. Dray auraient ainsi perçu des Parrains des virements pour des prestations non établies et en auraient reversé une importante partie au député. Ils auraient même, selon les enquêteurs, bénéficié d'un système de fausse facturation.
L'élu socialiste aurait par ailleurs perçu des fonds provenant d'un ami commerçant dans Midi, ainsi que d'une association de l'Essonne et de l'homme d'affaires Pierre Bergé, selon les policiers, qui ne proposent pas de caractérisation pénale pour ces mouvements de fonds.
Au cours de leurs auditions, M. Dray et ses deux proches auraient justifié ces versements par des prêts à des périodes où M. Dray rencontrait "des difficultés financières"...
. Sur les quatre dernières années, les dépenses annuelles moyennes de M. Dray se seraient ainsi élevées, selon les policiers, à 521.919 euros (soit environ 43.500 euros par mois) pour des revenus bien inférieurs...
Les enquêteurs ont fini par écarter la piste d'un financement politique. M. Dray, prétend toujours quant à lui n'avoir bénéficié d'aucun enrichissement personnel. L'étau judiciaire semble néanmoins s'être considérablement resseré sur lui ces dernières semaines...
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